Si vous me connaissez — et si vous suivez le sport + numérique — vous savez que j’ai l’œil sur tout ce qui peut changer la donne pour les marques dans cet écosystème hyper-compétitif. Et le GP Explorer est sans doute l’un des événements les plus parlants de ces dernières années. Pour ceux qui ont décidé de rester dans leur grotte ces derniers jours, voir années, je rappel tout de même que cet événement, organisé par Squeezie, mêlant des créateurs de contenu, de la Formule 4, du divertissement, et une audience en streaming + télés / médias classiques, est une démonstration claire de ce que pourrait être l’avenir du sponsoring sportif.
Dans cet article, je décode ce qui rend GP Explorer unique, ce que les marques peuvent apprendre, ce que ça montre comme mutation dans le marketing sportif, et aussi les points à surveiller.
Origine & concept du GP Explorer
Je vous donne un peu de contexte pour être certain de ne rien rater par la suite :
- Le GP Explorer (ou Grand Prix Explorer), c’est une course événementielle de voitures de Formule 4, organisée par le créateur de contenu Squeezie. Jusque là, je ne perds personne.
- Les pilotes qui y participent, ce sont des vidéastes, streamers, rappeurs français et depuis cette éditions, parfois internationaux, souvent sans expérience automobile, mais entraînés pour l’événement.
- L’événement, lui, se tient sur le célèbre circuit Bugatti au Mans.
- L’idée : mélanger le spectacle, l’influence, l’audience digitale et l’émotion du sport automobile. Spectateurs sur place + audience en ligne + contenus générés en amont / pendant / après.

Les chiffres qui montrent sa portée
Quand on regarde les chiffres des dernières éditions, on voit que le GP Explorer ne joue pas dans la cour des petits :
| Indicateur | Edition 1 (2022) | Edition 2 (2023) | Edition 3 (“The Last Race”, 2025) |
|---|---|---|---|
| Spectateurs sur place | ~ 40 000 | ~ 60 000 | > 200 000 billets vendus (durant tout l’événement) selon les sources. |
| Audiences en simultané Twitch / streaming | pic à ~ 1 041 828 | pic ~ 1,347,816 | attendu élevé, mais déjà des audiences télé fortes via France Télévisions |
| Vues cumulées / contenus générés | ~ 12,5 millions | 20,890,513 vues cumulées + ~ 330 000 contenus publiés, près d’1 milliard d’impressions | Sur FranceTV : 6,7 millions de spectateurs touchés via les antennes + audience sur réseaux sociaux importante. |
Ces chiffres sont très séduisants pour une marque qui cherche à toucher les 15-35 ans, ou plus largement un public digital, engagé. Avec GP Explorer, on observe une audience rajeunie, des pics très forts, et des contenus variés.
Comment le format réinvente le marketing sportif
Voici ce que je trouve très intéressant / innovant :
- Hybridation média / influence / sport
Ce n’est plus seulement un événement automobile, ni seulement un stream ou un show influenceur. C’est les trois mélangés. Marque, contenu, compétition, public physique + virtuel. GP Explorer devient un territoire où les frontières traditionnelles s’estompent. - Narration & storytelling engageant
Squeezie n’est pas juste organisateur. Il est pilote, commentateur de l’expérience, et le format joue sur la notion de “dernière édition” (“The Last Race”) pour créer de l’émotion. On annonce les pilotes, on tease, on produit des contenus backstage, des entraînements. Tout est fait pour engager avant le jour J. - Multiplateforme + multi canal
Twitch pour le streaming en direct, YouTube pour le contenu produit, réseaux sociaux pour le teasing/UGC, télévision nationale pour toucher un public plus large. Les marques s’y retrouvent car leur visibilité est présente sur plusieurs supports. France Télévisions s’est associé à l’édition 2025. - Partenariat immersif & activations sur site
Cashless sur site, stands, animations, merch, interaction avec le public, accès backstage, etc. Les marques ne sont pas juste logos, mais font partie de l’expérience. - Expérience utilisateur / communauté
Le public, présent ou à distance, devient acteur : UGC, contenus créés par les influenceurs, partages. Le GP Explorer mise sur le sentiment d’appartenance et sur l’émotion collective. Cela génère du buzz, et amplifie l’impact des marques.

Forces & innovations de cette troisième édition (“The Last Race”)
Avec l’édition 3, plusieurs éléments me semblent particulièrement stratégiques :
- Durée de l’événement étendue : trois jours au lieu de journées ponctuelles. Cela permet de diffuser plus de contenus, de monter en intensité, et de prolonger l’engagement.
- Internationalisation des participants : des créateurs/pilotes venant des États-Unis, d’Espagne, du Québec etc. Cela peut ouvrir de nouveaux marchés pour les marques.
- Diffusion TV plus affirmée : collaboration avec France Télévisions pour co-diffuser des parties de l’événement, ce qui légitime encore plus le format. et élargi la cible.
- Audience jeune & rajeunissement du public classique : ce format attire des 15-24 ans, ce qui est souvent un défi pour les médias traditionnels.
- Monétisation diversifiée : billetterie, sponsorings, activations, contenus médias, merchandising, expériences sur place, cashless, etc.

Ce que les marques peuvent en tirer comme enseignements
D’après moi, pour une marque dans le sport / lifestyle / tech / automobile ou plus généralement dans l’univers digital, voici ce qu’il ne faut pas laisser passer :
- Ne pas voir le sponsoring comme un simple logo mais comme une intégration d’expérience. Proposer des activations immersives, digitales + physiques.
- Miser sur un storytelling long avant l’événement : teasers, coulisses, engagement communautaire. Cela construit l’attente.
- Penser multicanal : ce qui est diffusé sur Twitch, ce qui passe à la télé, ce qui est UGC, ce que les influenceurs font, ce que les spectateurs rapportent.
- Segmenter son audience : GP Explorer touche des publics jeunes, très connectés, mais aussi un public plus large via TV. Comprendre les cibles permet de calibrer le message.
- Tirer parti des données d’engagement et de visibilité pour mesurer le retour sur investissement (ROI) : vues + impressions + interactions + retombées médiatiques.

Défis et limites à prendre en compte
Évidemment, ce format n’est pas sans obstacles. En voici quelques-uns :
- Coût élevé : production, logistique, diffusion, sécurité, etc. Toute marque doit s’assurer que le budget investi trouve des retours clairs.
- Risque de dilution : quand on mélange influence, sport, divertissement, l’identité de marque peut se perdre si l’intégration n’est pas réfléchie.
- Gestion de la communauté : le public jeune est exigeant. Si le show manque d’authenticité ou paraît purement commercial, la crédibilité peut en souffrir.
- Saturation potentielle : d’autres événements hybrides émergent. Se démarquer ne sera pas de plus en plus facile.
- Durabilité : si l’édition est “finale” (comme ici, “The Last Race”), il reste à voir comment ce format laisse une trace durable, ou comment il sera répliqué sous d’autres formes.
FAQ
Q1 : Qu’est-ce que le GP Explorer exactement ?
R : Le GP Explorer est une course événementielle de Formule 4, organisée par le créateur de contenus Squeezie, où des influenceurs / vidéastes / rappeurs s’affrontent sur le circuit Bugatti au Mans, avec un fort volet streaming et contenu digital.
Q2 : Qui regarde le GP Explorer ? Quelle est son audience typique ?
R : C’est largement un public jeune, très connecté (15-35 ans surtout), présent à la fois en ligne (Twitch, YouTube, réseaux sociaux) et sur place. L’édition de 2025 montre aussi que la télévision classique entre dans la danse pour toucher un public plus large.
Q3 : Pourquoi les marques s’y intéressent ?
R : Pour plusieurs raisons : visibilité massive et segmentée, engagement communautaire, possibilités d’activation immersive, storytelling puissant, et parce que ce format combine sport + influence + médias, ce qui permet de toucher des cibles difficiles via les voies traditionnelles.
Q4 : Quels types de marques ont déjà participé ?
R : On voit des banques comme BoursoBank, des marques tech ou lifestyle (Samsung, etc.), des marques automobiles (Cupra, etc.), des partenaires média.
Q5 : Est-ce que ce modèle est durable / reproductible ?
R : C’est une question ouverte. GP Explorer 3 est annoncée comme “la dernière édition”, ce qui donne une dimension symbolique forte. Mais les leçons qu’il porte — hybridation, influence, connexion directe avec l’audience — sont très certainement utilisables dans d’autres contextes.
Q6 : Comment mesurer le succès d’un sponsoring dans un événement comme GP Explorer ?
R : En combinant : nombres de vues en direct, audience cumulative, engagement (réseaux sociaux, UGC, mentions), visibilité sur différents supports, retour média (articles, télé), ventes ou notoriété de marque, et expérience sur site + satisfaction du public.

Conclusion
Le GP Explorer est bien plus qu’une course entre influenceurs ou un simple live. C’est un laboratoire pour ce que pourrait devenir le sport événementiel à l’ère numérique : une fusion de média, de spectacle, de communauté. Pour les marques, c’est une opportunité rare de toucher des cibles engagées, jeunes, sur plusieurs fronts, tout en s’inscrivant dans une narration forte.
Mais pour en tirer le meilleur, il faut le faire avec stratégie : comprendre l’audience, aligner le message, être authentique, maîtriser la production, et surtout, ne pas sous-estimer le soin de l’expérience (physique + digitale).
Si vous êtes dans le marketing sportif, je vous conseille de vous poser cette question : comment pouvez-vous créer votre propre version de GP Explorer — ou vous associer à ce type de format — pour redéfinir votre marque au lieu de suivre ce qui existe.


Laisser un commentaire